L'homme de la BCEAO

Abdoulaye Fadiga (source de l'image : google)

Hello la compagnie ! J’espère que vous allez bien. De mon côté tout va bien quoique ces temps-ci je suis de plus en plus nostalgique, ma famille, mon pays, ma vie sociale, la chaleur et le Soleil me manque, il faut dire que le mauvais temps (hiver, pluie, ciel gris) me pèse de plus en plus et n’empêche de guérir définitivement de ma grippe. De plus je n’ai pas eu de congés alors je suis plus qu’épuisée mais je m’accroche. En revanche, je m’intègre de plus en plus au sein de ma faculté. Dans tous les cas j’espère que Février sera un peu plus gai et je vous souhaite de passer un excellent mois!

Mois de Février, mois de l’histoire noire ! Sur les réseaux sociaux, chaque jour j’apprends un peu plus sur l’histoire de l’Afrique et des afro-américains ainsi j’aimerais vous faire découvrir un nouveau héros ivoirien : Abdoulaye Fadiga, premier gouverneur de la BCEAO. Retour sur l’histoire d’un homme dévoué qui s’est battu pour assurer les fondements d’une des plus grandes institutions économiques en Afrique.

10 Mars 1935, dans la ville Touba, Abdoulaye Fadiga voit le jour. Les fadiga sont en joie, puis, la ville aussi car ce n’est pas la naissance d’un simple nouveau-né mais aussi celle de l’un des héritiers d’une famille royale de Touba. Bien sûr, pour le moment personne ne se doute que celui qui instaurera les bases du système économique de la région ouest-africaine est né.

Très tôt, il est inscrit à l’école coranique, puis à l’école primaire de Touba en 1943. Il fréquente l’un des meilleurs collèges d’Abidjan, le collège classique, (on dit de ce collège qu’il a formé tous les « grands types » du pays) et le lycée de Troyes en France, où il obtiendra un baccalauréat littéraire. Alors âgé de 22ans, il est titulaire d’une licence en droit qu’il obtient à la faculté de droit et des Sciences économiques de l’université de Dijon mais il décide de ne pas s’arrêter là et devient un chasseur de diplômes. Le futur gouverneur est alors diplômé D’études supérieures d’économie Politique en 1958, de Sciences Économiques en 1959 et de Droit Public en 1960.

Abdoulaye Fadiga n’était pas seulement un cerveau mais il était aussi un africain chargé de rêves pour son continent, pour lui c’était : L’Afrique aux Africains ! Lorsqu’il rentre en Côte d’Ivoire après avoir été secrétaire général de l’Organisation Inter africaine du Café (OIAC) à Paris, notre héros se démarque par son dynamisme et son charisme mais il ne partage pas les convictions politiques des dirigeants de l’époque et n’hésite pas à l’afficher. Ce qui lui attirera de nombreux problèmes mais il reste fort et digne, après tout n’est-il pas un héros ?

Comme dit l’adage, après la pluie vient le beau temps, le 15 Décembre 1974, Abdoulaye est nommé gouverneur de la BCEAO à Ouagadougou et le 10 Février 1975 il prête serment et devient officiellement Gouverneur FADIGA !

Gouverneur, il donne à cette institution le souffle africain dont elle avait besoin notamment en employant plus d’africains, redéfinit clairement les bases de la BCEAO et transfère son siège à Dakar. Soucieux de former de bons banquiers africains, il crée le Centre Ouest Africain de Formation et d’études Bancaires (COFEB) en 1977 à Dakar. Depuis sa création jusqu’à nos jours, cette structure a d’ailleurs permis de former plus de 1500 cadres travaillant aujourd’hui pour la BCEAO, des institutions publiques, des banques centrales et privées.

Le 11 Octobre 1988 à Dakar, Abdoulaye Fadiga disparait laissant derrière lui sa famille et ses amis attristés mais également, cette chère banque centrale dont il s’en est occupé avec loyauté et dévouement pendant 14 ans. Un grand homme s’éteint mais sa mémoire, elle demeure. En mémoire de lui, la BCEAO a instauré le prix Abdoulaye Fadiga depuis 2008, qui permet de récompenser tous les deux ans les lauréats ayant effectué des recherches dans les domaines de l'économique et de la finance. A Dakar, il existe également une avenue dénommé « Avenue Abdoulaye Fadiga », pour que  l’histoire se souvienne toujours de lui.

J’espère que vous avez appréciez l’histoire de notre héros. Personnellement, je retiens de cet homme c’est que malgré les difficultés de la vie, il faut toujours se battre pour ses rêves et ça finit toujours payer !

A bientôt pour un prochain article :)

Petit lexique :

BCEAO: Banque Centrale des Etats de l'Afrique de l'Ouest