Aujourd’hui est un jour spécial ! Nous allons faire notre deuxième saut au cœur du monde culinaire ivoirien pour découvrir un plat que vous ne pourrez qu’apprécier et qui est d’ailleurs l’un de mes plats préférés. Il fait partie des plats les plus appréciés en Côte D’ivoire. Franchement ce plat-là, lorsque vous l’aurez mangé, vous nepourrez qu’approuver mes dires. Bon ne salivez pas trop et découvrons ensemble le GARBA, aussi appellé ZEGUEN.
Le garba est un plat ivoirien mais surtout abidjanais. Il est composé d’attiéké, semoule de manioc, de poisson thon fris, le tout accompagné de piment et d’oignon frais et d’une cuillerée d’huile (perso je le mange sans cube d’assaisonnement et sans piment mais il est aussi bon). Selon les goûts, certaines personnes ajouteront un cube d’assaisonnement, de la mayonnaise, de la tomate et même des œufs bouillis, FRANCHEMENT IL FAUT EVITER LE GARBA LORS D’UN REGIME.
Le garba est un dérivé de l’attiéké poisson (ça aussi c’est doux deh !*), surnommé « attiéké poisson de femmes » car il est vendu par des femmes alors que le garba est vendu par des hommes. Contrairement au garba, il s’accompagne généralement d’une sauce tomate et d’une sauce épicée et il est un peu plus cher que ce dernier. Voilà pourquoi, dans les années 80, un Nigérien nommé GARBA décida de créer une nouvelle variante de l’attiéké poisson en remplaçant les poissons habituellement vendus par du poisson thon et en accompagnant le tout avec de l’oignon et le piment frais. Aussitôt le garba connu un succès fou auprès des ouvriers, des élèves, des étudiants et autres grâce à son délicieux goût certes mais surtout grâce à son faible prix vendu à 100f à l’époque. Pour ces personnes, il était possible de bien manger avec un petit budget. Ainsi les garbadromes se multiplièrent dans la capitale ivoirienne puis dans le reste du pays. Il faut dire que dans les débuts tout le monde ne consommait pas le garba mais au fur et à mesure les ivoiriens commencèrent à l’apprécier.
Les ivoiriens aiment le garba pour de bonnes raisons : il n’est pas cher, il a un bon goût, il est rapide à cuisiner et IL GBE MAL* ! En plus il peut se manger à n’importe quelle heure de la journée et l’ambiance décontractée des garbadromes permet à chacun de manger à son aise.
Le zeguen se vend dans des garbadromes, de tous petits restaurants ou l’on ne vend que du garba et que l’on trouve en quantité dans tous les quartiers . A l’arrivée dans ces restaurants, il faut choisir son poisson soit dans des boites en plastique, soit lorsqu’ils sont encore en pleine cuisson : Cette étape est cruciale car il faut CHOISIR LE BON POISSON ET SURTOUT LORSQU’IL EST BIEN CHAUD CAR LA MAGIE DU GARBA NE S’OPERE PAS AVEC UN POISSON FROID ! Ensuite il faut indiquer au vendeur la quantité d’attiéké que l’on souhaite. Il nous sert le tout dans une feuille de palme ou dans une assiette si l’on décide de manger sur place. Enfin il ajoute l’oignon et le piment et les suppléments comme la mayonnaise, la tomate si l’on le souhaite (mais ils sont payants). Le prix du garba varie généralement entre 200 et 500 francs (soit moins d’1 euro). La spécificité des garbadromes est qu’ils ne riment pas toujours avec la salubrité, néanmoins depuis un certain temps de nouveaux types de garbadromes dits « chocos »* font leur apparition et sont entretenus mais chose étrange les ivoiriens préfèrent acheter leur garba dans les gabadromes typiques parce que « la gbai hein vrai vrai garba avec garba choco ça jahin même goût* ».
A présent s’achève notre second saut au cœur du monde culinaire ivoirien, j’espère que vous l’avez apprécié ! N’hésitez pas à laisser des commentaires
Petit lexique
ça aussi c'est doux deh ! : il est aussi bon !
IL GBE MAL : Il rassasie assez
chocos : raffinés
la gbai hein vrai vrai garba avec garba choco ça jahin même goût : Sincèrement le garba authentique et le garba raffiné n'ont pas le même goût
le vendeur découpe l'oignon et le piment. La fourchette avec deux dents permet de mieux piquer le poisson